Dès la naissance, le bébé et la mère mettent en place des interactions indispensables au développement de l’enfant. L’allaitement maternel favorise naturellement cette élaboration des premiers liens.
Le plus souvent, le bébé se mettra à téter, stimulé par l’odeur de sa mère, son contact, sa voix, sa chaleur, ses mouvements. Le lait des premiers jours, le colostrum, souvent épais et jaune-orangé, est exactement ce dont le nouveau-né à besoin.
Il n’y a pas de restriction à la demande de téter, ni en terme de fréquence, ni en terme de durée de la mise au sein. Plus le bébé tète, plus la sécrétion lactée est importante. Le bébé cessera de téter quand il n’en aura plus besoin.
Le lait maternel reste un élément important de l’alimentation, et ne doit pas être remplacé par du lait industriel préparé à partir de lait de vache. On pourra intégrer progressivement l’enfant aux repas familiaux et lui faire goûter les aliments auxquels il s’intéresse.
Jusqu’à 9 mois environ, le lait maternel recouvre l’ensemble des besoins nutritionnels de l’enfant, donc rien ne presse.
Il est rare de nos jours de voir des jeunes enfants d’un an ou plus téter leur mère. Pourtant, dans le monde, de nombreux bébés sont allaités plus longtemps et l’OMS conseille d’allaiter les bébés deux ans au moins, car rien n’est mieux adapté à un jeune enfant que le lait de sa mère.
Si chez les grands primates (chimpanzé, gorille,…) la durée de l’allaitement est uniforme à l’intérieur d’une même espèce (quatre ans au moins), elle connaît de grandes variations chez l’homme d’une culture à l’autre. Dans de nombreuses sociétés humaines, les bébés sont allaités deux ou trois ans, parfois plus. La culture moderne occidentale est vraisemblablement la première depuis le début de l’humanité a proposer l’allaitement court (moins d’un an), voire même le non-allaitement des bébés, comme norme pour l’alimentation infantile. Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer toutes les conséquences sur l’espèce humaine de cette modification majeure.